Cartes postales

En 2024, la municipalité a reçu d’une habitante (Mme Michèle REMOND) des cartes postales du début du XXe siècle. Nous remercions son geste, car ces pièces sont de véritables trésors, illustrant non seulement la ville de Louhans-Châteaurenaud, mais aussi les traditions bressanes !

Nous avons à cœur de partager ces cartes avec vous.

Carte postale Arcades 1 SUITE

Carte postale Arcades 2 SUITE

 

Pour rappel, notre centre-ville est un exemple unique en France, d’une rue constituée d’une double rangée d’arcades sur 400 mètres de longueur !

Habitée depuis le IXe siècle, notre Grande rue se construisit peu à peu, elle qui porte dans les vestiges de son habitat, toutes les métamorphoses du temps. A partir du XIIIe siècle, des remparts sont érigés dans la ville de Louhans dans le but de se protéger. Sous l’Ancien Régime, la Grande rue est alors fermée par deux portes.

Peu à peu, ce lieu de vie se transforma en lieu de marchandage avec l’édification de plusieurs maisons d’artisans et de marchands. Les Louhannais circulaient dans la Grande rue et entraient ensuite sous l’arcade des boutiques où ils s’approvisionnaient !

La grande nouveauté du XXe siècle, ce sont les Arcades qui deviennent un site classé. Plus récemment, à la fin des années 1950, la municipalité adapte la Grande rue pour la sûreté et la commodité du passage. Ainsi, puisque la circulation et le stationnement des automobiles et véhicules à moteur sur les rues et places ont considérablement augmenté, certains jeux pratiqués par les enfants dans les rues et places (jeu de ballon, patinage à roulettes, etc.) présentent des caractères dangereux, un arrêté du maire du 11 janvier 1957, consultable au sein des Archives municipales, nous informe qu’il est maintenant « interdit aux enfants de pratiquer certains jeux dangereux dans les rues, sur les places publiques, sur les trottoirs et sous les Arcades ».

Carte postale Arcades theatre 1

Carte postale Arcades theatre 2

 

La particularité de cette carte postale réside dans le fait que l’on peut y apercevoir sur la gauche, l’emplacement actuel du théâtre municipal de la ville. Bien avant que ce lieu n’héberge un théâtre, il s’y trouvait le collège de la ville où la Congrégation des Joséphistes enseignait aux jeunes Louhannais.

C’est à partir de 1866 qu’une salle de spectacles est installée au-dessus des Arcades, en lieu et place de ce collège. Une délibération du 14 février 1866, consultable aux Archives municipales, aborde même la première représentation du lieu : « La première représentation de lundi dernier qui a inauguré cette salle a prouvé que tout le monde était satisfait […] L’assemblée qui était très nombreuse a encore plus applaudi les décors que les acteurs ».

 La carte postale porte un cachet de 1906, à cette époque, le théâtre est alors abondamment utilisé. Pour cette raison, 30 ans plus tard, il sera complètement restauré afin d’être remis en service. Un dossier des Archives municipales indique d’ailleurs que « le théâtre municipal restauré sera inauguré par la municipalité et le Conseil municipal le mardi 5 mai 1936 à 20h30 ».

Pour en apprendre davantage sur cette histoire insolite et inattendue du théâtre, il faudra attendre le mois de juillet avec son ouverture aux visites par les médiatrices du patrimoine de la ville !

Carte postale place Liberation Seille 3

Carte postale place Liberation Seille 1

 

Sur la partie droite de cette représentation d’époque, dont le cachet est de 1903, on découvre la place du Château, qui porte ce nom car durant le XIIIe siècle, le seigneur Henri Ier d’Antigny possédait un château au plus près du rempart. Il sera détruit trois siècles plus tard. Au XXe siècle, c’est à cet emplacement que se déroulait le marché aux porcs le lundi matin !

A la suite de la Seconde Guerre mondiale, son nom évoluera pour devenir la place de la Libération. Depuis la création de la ville, cette esplanade n’a donc cessé d’évoluer au fil des siècles. Encore en 2019, des travaux ont permis de redonner à ce site sa splendeur passée, qui fut à une certaine période un véritable lieu de vie et de passage.

Sur la partie gauche de notre carte postale, on retrouve la Seille. A cette époque, la berge n’était pas surélevée afin de permettre le déchargement des matériaux lourds acheminés par péniche. La Seille reste toujours un marqueur géographique important de la ville, située au confluent de cette rivière et de celle du Solnan.

Carte postale pont Cassin 2

Carte postale pont Cassin 1

 

Dans les années 1780, Émiland Gauthey (1732-1806) construit des ponts à Louhans. Malheureusement, la Seille les emporte rapidement après leur construction. Si ce n’est pas la rivière qui détruit les ponts, ce sont les hommes avec la guerre comme lors de la Seconde Guerre mondiale avec les bombardements qui détruisent tous les ponts sur la Seille, qui sont ensuite rebâtis à l’identique une fois les conflits terminés.

C’est le cas pour notre pont Cassin. Nos Archives municipales retracent cette reconstruction du pont, avec le maire Marcel Guinot qui « invite la population à assister à l’inauguration du pont sur la Seille » le mercredi 19 septembre 1944.

En ce qui concerne son nom, il est donné en l’honneur de René Cassin (1887-1976), juriste et homme politique français, ayant été l’une des voix pour la paix, membre du gouvernement de la France libre et l’un des rédacteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Sous ce pont Cassin, c’est la Seille que l’on peut admirer, cette rivière longue de 100 kilomètres. Née dans le Jura, cet affluent de la Saône est navigable sur 39 kilomètres depuis chez nous jusqu’à La Truchère.

Carte postale Hotel Dieu 1

Carte postale Hotel Dieu 2

 

L’Hôtel-Dieu occupe une place significative dans l’histoire de notre commune depuis plus de 300 ans. Magnifique édifice en pierre rose de Préty, il fut construit du XVIIe au XVIIIe siècle. Destiné à l’accueil des malades indigents, il a été tenu par les Sœurs hospitalières de l’ordre de Sainte-Marthe jusqu’en 1977, année de sa fermeture.

Depuis 1964, l’Hôtel-Dieu est classé au titre des monuments historiques, comme le témoigne un arrêté du 20 mai 1964, conservé aux Archives municipales : « Sont classés parmi les Monuments historiques les bâtiments anciens (intérieurs et extérieurs) de l’Hôtel-Dieu de Louhans (Saône-et-Loire) ».

L’établissement est composé de deux salles monumentales garnies de lits clos, d’une chapelle, mais aussi d’une apothicairerie considérée comme l’une des plus belles d’Europe et comptant une riche collection de faïences.

Durant ses nombreux siècles de fonctionnement, l’Hôtel-Dieu a aussi été le théâtre de nombreux événements en lien avec les bouleversements de son époque. C’est par exemple le cas à la fin des années 1930, lorsque de nombreux Espagnols décident de fuir le régime de Franco pour se réfugier en France. Au sein de nos Archives municipales, des documents retracent le périple de certains réfugiés Espagnols qui se retrouvent alors à Louhans et sont logés à l’Hôtel-Dieu. 

Vous envisagez une visite des lieux ? Plus d’informations sur : https://www.louhans-chateaurenaud.fr/culture-et-patrimoine/monuments-et-musees/154-l-hotel-dieu-et-son-apothicairerie

Carte postale Arcades entree 1

Carte postale Arcades entree 2

 

Cette artère principale du centre-ville est évidemment à mettre en relation avec le début des Arcades, cet ensemble architectural dont les dimensions apparaissent comme démesurées par rapport à la taille effective de la ville. En effet, l’entrée de la Grande rue, c’est le début d’une double rangée d’Arcades qui s’étire sur 400 mètres de longueur !

La Grande rue, qui porte donc effectivement bien son nom, est orientée dans le sens ouest-est, mais avec un tracé qui n’est pas tout à fait rectiligne, car il est légèrement incurvé à certains endroits. Cette rue principale du centre historique de notre ville est coupée perpendiculairement dans toute sa longueur par seulement quatre autres rues : la rue des Vieilles Boucheries, la rue de l’Église, la rue de la Grenette et enfin la rue de l’Hôtel de ville.

Avec ses façades de maisons du XVe siècle, ses cours intérieures, ses traboules et sa maison du bailli, la Grande rue et ses Arcades constituent le cœur historique de Louhans-Châteaurenaud.

Carte postale Arcades 1

Carte postale Arcades 2

 

Les Arcades, pièce maîtresse de cette scène, racontent à elles seules une partie de l’histoire de notre ville. Leur construction débuta en 1290, quelques décennies après l’octroi de la charte de franchise à Louhans en 1269. À cette époque, des maisons furent érigées le long de la Grande rue, avec un étage en avancée reposant sur des piliers, créant ainsi un passage couvert au rez-de-chaussée, lieu de circulation et d’échanges pour les passants.

Si d’autres villes de la région possèdent également des arcades, celles de Louhans-Châteaurenaud se distinguent par leur ampleur exceptionnelle : 157 arcades s’étirent sur 400 mètres, formant une double rangée unique en son genre. Surplombant ces galeries, les façades témoignent de plusieurs siècles d’architecture, du XVIIe au XIXe siècle. Sous les pieds des passants, le sol pavé de pierres de Bourgogne ajoute au charme historique du lieu.

Classées depuis les années 1930, les Arcades confèrent à la Grande rue un statut patrimonial reconnu. Nos Archives municipales conservent précieusement les documents officiels relatifs à ce classement, parmi lesquels on peut lire cette déclaration officielle : « Monsieur le Ministre Secrétaire d’État à l’Éducation nationale a classé parmi les Monuments et Sites de caractère artistique, historique, légendaire ou pittoresque l’ensemble urbain de la Grande rue, dite rue des Arcades ».

Carte postale Tour Saint Paul 1

Carte postale Tour Saint Paul 2

 

Le cachet datant de 1901, cette carte postale a été envoyée il y a 124 ans !

Une place importante y est accordée à la Tour Saint-Paul, cette tour de rempart étant construite ou reconstruite au XVIIe siècle. Cette édification s’est faite dans le cadre du renforcement des remparts de la ville, érigés pour leur part dès le XIIIe siècle dans le but de se protéger des pillages et des attaques voisines.

Les remparts n’étant plus visibles de nos jours, la Tour Saint-Paul et son alter ego la Tour Saint-Pierre sont les deux seuls vestiges de cette ancienne enceinte protectrice.

La Tour Saint-Paul est bâtie en briques, elle dispose d’un toit à quatre pans et de meurtrières sous sa toiture.

Réaménagée lors du XIXe siècle en maison d’habitations, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis 1995 et entièrement restaurée depuis le premier mandat du maire Frédéric Bouchet.

Cette carte postale nous montre aussi la rue Saint-Paul, qui porte actuellement le nom de rue Ferdinand Bourgeois, en hommage à l’ancien maire de la ville entre 1903 et 1928.

Un « asile de vieillards » est alors en construction depuis quatre années dans cette rue à la date d’envoi de notre carte postale, le bâtiment sera achevé en 1903. Cet établissement a pu sortir de terre grâce à la générosité de sa fondatrice Noémie-Palmyre Pernet, qui fut mère supérieure de la congrégation des sœurs hospitalières de Sainte-Marthe et employée à l’Hôtel-Dieu de Louhans.

A cette époque, on retrouve aussi dans cet rue l’ancien hôtel de ville, actuellement occupé par la Police municipale.

Carte postale rue Cuisines 1Carte postale rue Cuisines 2

 

Cette carte postale, dont l’écriture y est abondante, a été signée en 1903 par son expéditeur.

On y retrouve la mention de la rue des Cuisines qui portait bien son nom, puisque c’est en ce lieu que se trouvaient les premières cuisines de la ville, où la viande était d'abord envoyée à l'abattoir avant d'être commercialisée dans la rue des Vieilles Boucheries, quelques dizaines de mètres plus loin.

On retrouve aussi dans cette rue des maisons à colombages avec différents types de pans de bois datant parfois de la fin du XVe siècle !

Carte postale place Saint Jean 1

Carte postale place Saint Jean 2

 

Au premier coup d’œil, la place Saint Jean semble avoir peu changé ! Pourtant, sur cette place se trouvait, à l’emplacement actuel de Bresse Initiative et de la Maison de l’entreprise, le moulin de la Salle (ensuite nommé moulin de la Sâle). Un rapport de 1846, présent aux Archives municipales de la ville, précise sa localisation : « le moulin de la Salle est situé à Louhans à l’extrémité d’une déviation de la Vallière ».

Ce moulin a longtemps donné un tout autre visage à l’endroit.

Une délibération du Conseil d’hygiène publique et de salubrité de l’arrondissement de Louhans de 1867, aussi consultable aux Archives municipales, nous en apprend plus sur son évolution : « le moulin de la Salle, était autrefois muni de roues à palettes et à auges, aujourd’hui remplacées par des turbines qui avec des chutes d’eau beaucoup moindres, peuvent écraser une quantité de grains beaucoup plus grande ».

Cette délibération nous informe aussi sur l’environnement de la place Saint Jean à cette époque, avec notamment la présence problématique d’une porcherie sous les bâtiments du moulin : « cette porcherie, nuit à la salubrité par l’odeur des matières fécales et des urines qui séjournent dans la cour, mais encore par le passage fréquent de ces animaux, dans les rues du faubourg Saint Jean, où ils laissent chaque fois, des immondices qui infectent la rue et les passants, qu’à cet égard, l’administration est saisie depuis longtemps de nombreuses plaintes des habitants de ce quartier ».

Un siècle plus tard, le moulin cessera finalement son activité première. Il sera racheté par la ville le 9 octobre 1964, avant que les bâtiments encore existants du moulin ne soient destinés à être démolis en 1989.

Carte postale rue Dodanes 1

Carte postale rue Dodanes 2

 

La halle aux grains ne s’est pas toujours trouvée dans l’angle de la rue des Dôdanes et de la rue de la Grenette ! Auparavant, elle se trouvait en plein milieu de la Grande rue, mais fut détruite lors d'un incendie en 1690 sous les Arcades. Ce n'est qu'en 1837 que la décision est prise de construire une nouvelle halle aux grains à l'emplacement actuel, sur les plans de l’architecte Gaguin.

Durant le XIXe siècle, cette dernière est un lieu d'échange, mais aussi un lieu de rendez-vous. En 1848, le Club démocratique de Louhans, un rassemblement de républicains démocrates-socialistes, y organisent des meetings qui rassemblent jusqu'à 300 personnes !

Après une restauration dans les années 1870, elle fonctionne toujours comme une halle aux grains. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale qu'elle est moins fréquentée, jusqu'à être désaffectée dans les années 1950. En 1965, la halle aux grains devient même un gymnase durant quelques années.

La halle aux grains, que l'on appelle plus communément la salle de la Grenette, est toujours utilisée de nos jours pour diverses manifestations. En cette fin d'année 2024, vous retrouverez d'ailleurs le Village de Noël dans cette salle !

Carte postale gare 1

Carte postale gare 2

 

Cette gare est mise en service à Louhans en 1883. Elle permet de nos jours de se déplacer sur l’axe entre Dijon et Bourg-en-Bresse. Auparavant, deux autres gares existaient à Louhans en plus de celle-ci : l’une voisine, nommée Gare des Dombes, ouverte en 1871 et qui desservait la ligne entre Chalon-sur-Saône et Lons-le-Saunier, l’autre plus proche de la ville, nommée Gare du Tacot, ouverte en 1906 et permettant de se rendre jusqu'à Tournus.

Notre gare actuelle a pour sa part été édifiée par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM). Avant sa construction, on retrouve dans nos Archives municipales une lettre des habitants adressée au Ministre des Travaux publics en 1870 qui témoigne de l’importance de cette installation pour eux : « Les populations de la Bresse louhannaise sont vivement émues à la pensée qu’en ce moment se discute la question du chemin de fer servant de prolongation à celui d’Amiens à Dijon. Cette question est vitale pour notre pays agricole et commerçant […] Nous espérons que la voix de la Bresse sera enfin entendue et qu’un chemin de Dijon à Bourg par Louhans donnera sous peu satisfaction à d’immenses intérêts trop longtemps méconnus ».

Leur vœu étant exaucé, notre gare est toujours ouverte et sera de plus en plus attractive dans les années qui viennent, les voyageurs pouvant même voir le passage de l’Orient Express fréquemment !

Carte postale rue Bordes 1

Carte postale rue Bordes 2

 

L’ancien collège de filles est présent sur toute la partie gauche de la carte postale. Grâce à des recherches effectuées au sein de nos Archives municipales, on peut connaître la date de création de ce collège qui est intervenue à Louhans en 1882. C’était une volonté du Conseil municipal de Louhans qui souhaitait obtenir la création d’un collège de filles dans un immeuble qui était occupé alors par la Congrégation de Saint-Maur. Ce vœu est exaucé par un arrêté en date du 5 août 1882 dans lequel la ville est autorisée à ouvrir un collège communal de jeunes filles avec pensionnat. Cet arrêté est signé à Paris de la main de Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.

Une autre bâtisse importante se remarque sur la droite de la carte postale, puisqu’il s’agit de l’ancien hôtel de ville. Cet ouvrage, achevé en 1766, a été construit à l'emplacement de la porte des Bordes percée en 1719 directement à l'intérieur du rempart. Le bâtiment est utilisé comme hôtel de ville jusqu'en 1977, avant que les services de la mairie ne déménagent juste à côté.